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12 novembre 2012 1 12 /11 /novembre /2012 10:10
Source : Ouest-France - 11/11/2012
 
C'est un coup de massue qui s'est abattu sur cette petite ville de la Sarthe. 186 personnes vont perdre leur travail. Les salariés sont sous le choc, les élus se mobilisent.
L'usine Candia.
Archives Ouest-France.
Vendredi midi, à la laiterie Candia, sur une rive du Loir, au Lude (Sarthe)... Les salariés sortent les yeux rougis, de la colère dans la voix. Ils viennent de rencontrer le directeur de Candia, Maxime Vandoni. Sans comprendre davantage pourquoi leur site va fermer, au plus tard en juin 2014, après ceux de Villefranche (Ain) et Saint-Yorre (Allier) en 2013. En tout, 308 emplois en CDI et 50 emplois précaires sont concernés, dont 186 au Lude.

Fermer trois sites pour densifier les autres (1), c'est une question de « pérennité et de survie », martèle Bernard Auffray, directeur du site ludois qui « n'a pas assez de volume pour être agrandi. Son potentiel de développement est limité. Il assure exclusivement l'emballage en briques alors que le format bouteille se développe ».

10 % de la population active

La mort dans l'âme, les salariés ont débrayé toute la journée de vendredi, bloquant la collecte du lait. L'offre de reclassement au sein du groupe Sodiaal laisse la plupart dubitatifs. soixante-quinze postes vont bien être créés à Lons, Campbon, Cambrai et Vienne. Un point positif pour les salariés mobiles, notamment les plus jeunes. Mais pas pour Denis, vingt-quatre ans d'ancienneté : « Si c'est partir à 200 km, je ne postulerai pas pour un autre nouveau poste. Ma femme travaille ici, j'ai une maison à payer... Je ne sais pas quoi faire. »

« La fermeture de Candia va être une catastrophe, déplore Monique Thermeau, maire. En 2006, on avait déjà perdu 400 à 500 emplois avec les fermetures des entreprises Vetra, Pelletey, les vergers Verrechia... » Seul fleuron restant : l'entreprise Néopost (machines à affranchir). « Candia, c'est 10 % de la population active du Lude. Toute l'économie locale va être touchée », craint Louis-Jean de Nicolaÿ, conseiller général.

Ne pas baisser les bras

Les élus ne vont pas baisser les bras. Ils veulent trouver des solutions pour reclasser les salariés localement. Et pour le site, dans lequel la ville a beaucoup investi (clôture, station d'épuration...).

Vendredi, au Mans, les représentants du personnel ont rencontré le ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll. « Il a été très réceptif. Il nous a redonné du courage, souligne Romain Pottier, délégué CFDT. On lui a fait part de notre demande : on voudrait garder le conditionnement du lait aromatisé et la crème, puisqu'on nous dit que c'est le lait blanc qui ne se vend plus. »

De son côté, Stéphane Le Foll a demandé « un rendez-vous à la direction de Sodiaal sur les questions stratégiques, pour voir les changements que l'on peut apporter ». Il appuie « la demande de contre-expertise faite par les salariés ».

 

 

(1) Lons, Campbon, Cambrai et Vienne.

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