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12 août 2010 4 12 /08 /août /2010 21:10
Avant 9 h chaque matin, les éleveurs doivent sortir leurs poulets pour qu'ils puissent passer la journée au grand air. Dans cet élevage, il y a environ 4 000 poulets pour deux hectares.
Avant 9 h chaque matin, les éleveurs doivent sortir leurs poulets pour qu'ils puissent passer la journée au grand air. Dans cet élevage, il y a environ 4 000 poulets pour deux hectares.

Près de 800 éleveurs entretiennent la tradition du poulet de Loué, élevé au grain et au grand air.

Neuf heures moins le quart. Le début d'une journée ensoleillée d'été dans une ferme de Tennie. Les gestes sont les mêmes chaque matin pour Adrien Leboucher, éleveur de volailles. Il lève les trappes de ses poulaillers, derrière lesquelles s'impatientent quelque 8 000 poulets de Loué. Avec environ deux hectares pour 4 000 poulets, soit 4 m² par volatile, ce n'est pas la place qui manque. Ils vont pouvoir gambader et picorer librement une grande partie de la journée.

 

Adrien Leboucher n'ouvrira pas les trappes de son troisième poulailler. Celui-ci abrite des poussins d'environ quinze jours qui doivent rester une quarantaine de jours dans un environnement clos et chaud, le temps de s'emplumer. Ceux-là seront castrés pour devenir des chapons prêts pour la période de Noël : ils vont grandir pendant 150 jours jusqu'à atteindre plus de 4 kg. Pour les poulets, la maturation est plus courte.

« Les éleveurs vont s'occuper de trois lots de poulets de Loué au maximum dans l'année, sur des cycles de trois mois, précise Martine Cottin, vétérinaire auprès des Poulets de Loué. C'est l'une des marques de fabrique de Loué : on laisse le temps au temps ». Dans les élevages classiques, les volailles partent à l'abattoir au bout de 45 jours. Dans l'appellation Loué, c'est le double.

26 millions de poulets

Autre objectif du cahier des charges rigoureux de Loué : les élevages doivent être autant que possible nourris avec le blé et le maïs de l'éleveur. La transparence sur l'origine du grain donne un gage de qualité supplémentaire, surtout quand on a l'ambition d'être un label rouge.

Les poulets d'Adrien Leboucher sont arrivés à terme. « Ils commencent à chanter, cela veut dire qu'ils sont à maturité sexuelle. Ils sont tués juste avant de devenir vraiment des poules où des coqs. » La vétérinaire constate au premier coup d'oeil la bonne santé des poulets : la crête bien rouge, les pattes jaunes, le plumage brillant, une bonne vitalité. Ils sont prêts. Un camion les acheminera à l'abattoir d'ici quelques jours.

« Le départ se fait la nuit, pour éviter le stress. Ils sont abattus à Loué, là où ils sont nés », indique Adrien Leboucher. Un retour à la case départ donc, avant de devenir de la viande de volaille tendre qui fait la renommée des éleveurs de Loué à travers la France. Ils sont un millier environ, cantonnés dans la Sarthe (80 %) et la Mayenne sous le coup d'une indication géographique protégée. Chaque année, 26 millions de poulets fermiers de Loué sont distribués.

Après le départ des poulets, l'élevage d'Adrien Leboucher sera vide, au repos pendant un mois. De quoi laisser le temps à l'éleveur de récurer et désinfecter ses poulaillers. Et se préparer à l'arrivée en septembre de milliers de nouveaux poussins, vieux d'un jour.

 

 

 
Charlotte REBET.
Ouest-France - 12/08/2010
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