- L'entreprise charcutière "Mérimont" à Chérancé (Nord Sarthe). De cette société, ne subsiste aujourd'hui que l'abattoir de porcs et son atelier de découpe. Celle-ci fabriquait des rillettes, pâtés et autres charcuteries. Si ma mémoire est bonne, l'actionnaire principal de Mérimont à l'époque était la coopérative Sarthoise "Union Set", ex-C.A.D.S (Coopérative Agricole Départementale de la Sarthe). Aujourd'hui, cet outil fonctionne presque exclusivement pour les sociétés Cosme du Mans et Vallégrain de la Beauce (28).
- La distillerie "S.I.A.O." (Société Industrielle des Alcools de l'Ouest) et EVA à Vernie, près de Beaumont sur Sarthe. A l'origine, une distillerie d'alcool à base de céréales (maïs notamment) ou de fruits, cette société a été fermée pour être transférée vers une autre unité de la région Parisienne au cours du début des années 90. Quel dommage quand on sait aujourd'hui les besoins énormes de la France en énergies nouvelles, cette usine aurait sans doute pu être reconvertie dans la production de bio-carburants ! A ce jour, la friche du site S.I.A.O. a été revendue au groupe SITA SUEZ dans le cadre de ses activités liées à l'environnement. C'était l'unique distillerie industrielle de la Sarthe. A la nuit tombée, il était impressionnant de voir cette usine tous feux allumés et ses immenses cuves cylindriques et tuyaux métallisés qui lui donnaient un faux air de raffinerie, très esthétique.
A propos de ces deux sociétés, voilà ce que nous raconte la revue locale, ô combien passionnante, "La Vie Mancelle et Sarthoise" de décembre 2009, n°408, p.60 : " Les bâtiments initiaux sont construits en 1929 et demeurent affectés à la distillerie traitant les pommes à cidre de la région. Des ateliers de fabrication de jus de pommes et de compotes sont mis en place à partir de 1957. En 1959, la société EVA exporte ces produits nobles vers la Grande-Bretagne, l'Allemagne, la Belgique, le Luxembourg et les pays scandinaves. Les agriculteurs sont exhortés par les pouvoirs publics à reconvertir leurs vergers de pommiers à cidre. Le surgreffage des pommiers à cidre de 15 à 20 ans est préconisé avec des variétés acidulées comme les Locard et Groseille. La Reinette du Mans est réservée à la fabrication de compotes. A cette époque, de nombreuses recherches sont entreprises à Vernie et cette société dépose nombre de brevets de fabrication, notamment avec les concentrés de jus de fruits nécessaires au stockage. Vernie possède alors le plus important magasin climatisé d'Europe pour ses fabrications."
Les rillettes "Coudray" à Connerré, ex-filiale du groupe Paul Prédault (groupe repris depuis par Monique Piffault). Cette entreprise avait défrayée la chronique en 2000 en France, lorsqu'on avait découvert des cas de listériose dûs à la présence massive de listéria dans les pots de rillettes Coudray. L'emballement des médias Français aidant, dans cette épouvantable affaire, (comme toujours !!!!!) la consommation Française de rillettes avait alors chutée dramatiquement, entraînant dans son sillage cette entreprise pourtant reconnue. Il faut dire qu'à l'époque nous étions dans une période de doutes et de peurs, coincés entre les crises sanitaires graves de la vache folle et du poulet belge nourri à la dioxine.
- Le "Fournil du Maine" à Sablé sur Sarthe. Entreprise spécialisée dans la boulangerie et viennoiserie industrielle à destination des GMS et détaillants, celle-ci a disparu au cours de l'année 2006, tout comme sa filiale de Caudan dans le Morbihan. Elle employait une quarantaine de salariés.
- L'abattoir municipal du Mans (marché St Julien). Fermé dans les années 90 comme bon nombre d'abattoirs municipaux (vétusté, crise de la vache folle et évolution de la consommation), celui-ci s'était spécialisé dans l'abattage de bovins. Aujourd'hui, il sert périodiquement d'abattoir pour les moutons sacrifiés lors des fêtes musulmanes de l'Aïd el Kebir.
- "Tom' Pain" à Montbizot, cette petite société de charcuterie pâtissière rachetée par le groupe manceau Huttepain (croissants au jambon, croque-monsieurs, tresses...) a fermé ses portes dans les années 2000. Reprise par la division traiteur du groupe LDC, elle a été intégrée au sein de la Toque Angevine à Segré (49).
Les oeufs "Mas d'Auge / Matines" à Moncé en Belin. Ferme de ponte filiale du groupe CG Coq Barnouin a été fermée dans les années 90.
- L'abattoir "PIEAU / Foie gras du Maine" à Noyen sur Sarthe. Affaire familiale à l'origine, cette société abattait et transformait une petite production de canards gras avec l'appui de la coopérative des fermiers de Loué. Confrontée à une conjoncture délicate, cet abattoir a été repris par le groupe LDC puis intégrée à la division canard gras du groupe, lors du rachat en 2004 de Procanar / Doyenné de Lanvaux à Lauzac'h dans le Morbihan. Aujourd'hui à Noyen ne subsiste qu'une petite activité de stockage consacrée aux produits élaborés, le site ayant perdu récemment la tâche de la gestion des produits en négoce du groupe LDC.
- L'abattoir "MENAGER" à Sablé sur Sarthe, route de Pincé. Disparu au cours des années 1980, cet abattoir avait une taille modeste.
Le siège social des produits bios "Goût de la Vie" à Sablé sur Sarthe. Le distributeur, fondé par Victor SCHERRER (ex-président de l'ANIA et aujourd'hui à la tête des eaux Wattwiller), a emigré au cours des années 2000 vers Paris. La société DELVENA FRANCE SAS gère la marque désormais.
- Le charcutier-saladier Michel Caugant. On le sait peu, mais c'est en Sarthe que Michel Caugant a démarré son activité. Au Mans plus exactement, dans la zone industrielle Nord à la Chapelle St Aubin, près de l'entreprise Huttepain Aliments, au niveau du transporteur de messagerie SODIMAINE. Initialement positionnée sur le marché des pâtés et des terrines à la coupe, cette société a déménagé au début des années 1990 à Rosporden dans le Finistère. Elle s'est développée avec succès dans les salades traiteur en barquettes et les terrines tranchées sous at'. Aujourd'hui la société est scindée en 2, les salades faisant partie du groupe Bonduelle (Bonduelle Traiteur) et la partie charcuterie a été reprise par le groupe Unicopa au groupe Bonduelle au cours des années 2000. La majeure partie de la fabrication de charcuterie s'effectue chez Argoat-Le Hir à Loudéac (22) dans une autre unité du groupe Unicopa.
- La biscuiterie BERNAY à Cérans-Foulletourte. L'une des deux dernières biscuiteries industrielles présentes dans la Sarthe. Spécialisée dans la fabrication de boudoirs, biscuits à la cuiller et autres gâteaux, cette société a hélas disparu au cours des années 1980. Elle était dirigée par le très sympathique Claude BERNAY, aujourd'hui reconverti dans l'animation d'un musée de la soie au Coudray-Macouard (49) près de Montreuil-Bellay.
- L'abattoir BOULIFARD à Vibraye. Abattoir familial repris par le groupe Huttepain au cours des années 1990, Celui-ci employait environ une soixantaine de personnes et abattait des poulets, dont la fameuse marque Loué. A la suite de la fusion entre les groupes Huttepain et LDC en 2001, la société est tombée dans le giron du groupe Sabolien. Vétuste, causant de nombreuses nuisances auprès des habitations voisines, la direction du groupe LDC a pris la décision de fermer l'outil au début des années 2000, en raison des coûts prohibitifs liés à sa réhabilitation et du contexte de l'époque (affaire du poulet à la dioxyne). La majeure partie du personnel a été réintégrée auprès de deux abattoirs voisins : Volabraye et Servais, dans le Loir et Cher.
Le siège social de la coopérative SODIAAL qui a malheureusement émigré dans les années 90 vers Paris et Lyon. Cette coopérative importante qui possède entre autres les marques Candia, Yoplait, Nactalia ou Régilait, était implantée au Mans fut un temps, dans le complexe Novaxis au Mans, à l'endroit même du siège des laboratoires Smith & Nephew France. Cette présence mancelle n'était pas due au hasard puisque la Sarthe tient toujours une place importante dans cette union multi-régionale. D'une part, Sodiaal Union Ouest (ex-Ucalm) a été une coopérative pionnière dans ce conglomérat de coopératives au cours des années 1960 (création de la SODIMA en 1964). D'autre part, la Sarthe possède deux sites industriels importants pour Sodiaal : Clamat-Candia au Lude et Yoplait au Mans.
Aujourd'hui, la situation financière et économique de Sodiaal, un temps menacée, s'est nettement améliorée depuis l'entrée au capital du fond PAI partners à hauteur de 50 %. Malgré des rumeurs de rachat persistantes (Lactalis notamment), il semblerait que Sodiaal soit prête à reprendre ses parts d'après le magazine Points de Vente de janvier 2009.